Touche pas à ma mère est un court roman publié dans la collection "Ego" des éditions Talents Hauts, collection de romans pour ados que j'apprécie beaucoup car on y trouve souvent des textes forts sur des sujets très actuels. Ce livre-ci m'a moins plu que d'autres, même s'il reste assez intéressant de par sa thématique : les femmes battues.
Cécile, dont le père est parti il y a des années pour voyager, voit son quotidien changer quand sa mère rencontre un homme qui la rend enfin heureuse et avec qui elle décide d'emménager. Sébastien a l'air bien sous tout rapport, quoiqu'un peu maniaque sur les bords. Petit à petit, Cécile sent un léger malaise monter en présence de cet homme qui prend de plus en plus de place dans sa vie, qui devient de plus en plus autoritaire, tandis que sa mère se fait de plus en plus discrète et soumise. Quelque chose ne va pas, mais Cécile n'arrive pas à comprendre quoi. Jusqu'au jour où elle est témoin de ce que sa mère lui cache...
Pas mal d'indices sont donnés tout au long du récit pour que l'on découvre petit à petit ce qu'il se passe dans cette maison. Du coup on comprend très vite la situation. Sauf Cécile, qui n'a pas l'air de vouloir comprendre que sa mère se fait cogner par son nouveau mec alors qu'elle voit à plusieurs reprises des bleus sur son corps, ce qu'elle justifie avec des excuses bidons. Donc soit Cécile est très lente d'esprit, soit elle fait l'aveugle. Peu importe en tout cas, ça m'a plutôt laissée perplexe qu'il ait fallu attendre qu'elle voit de ses propres yeux Sébastien frapper sa mère pour se rendre compte... Et c'est un événement qui arrive assez tardivement dans l'histoire, que j'ai trouvée particulièrement lente. Il ne se passe pas grand-chose : Cécile constate des choses sans en tirer de conclusions, elle discute avec son amie de ce presque-beau-père qu'elle apprécie de moins en moins, etc.
En fait tout se passe à la fin, et encore je trouve que le problème est trop vite réglé. Alors qu'on sait qu'il est si difficile pour une femme battue d'en parler, d'aller voir la police pour porter plainte, que la police ne règle pas les choses en un claquement de doigts, etc. Du coup la fin manque pour moi de crédibilité. L'auteur aurait mieux fait de prendre plus de temps pour le dénouement et de moins s'appesantir sur le mécontentement de Cécile face à cet homme qui lui dicte des règles qui ne lui plaisent pas juste parce que ça ne fait pas partie de ses habitudes. La réaction de la mère face au fait que sa fille ait compris, l'importante décision à prendre, le processus, etc. : ce sont là des étapes qui auraient mérité d'être un peu plus développées.
D'ailleurs, étant donné le titre, je m'attendais à une réaction plus véhémente, plus frontale de la part de Cécile : je m'attendais à une sorte d'affrontement (pas physique, mais au moins verbale), alors qu'il n'y a que passivité et fuite. Je ne dis pas que c'est un mauvais choix, mais si l'on considère le titre, ce n'est pas vraiment ce à quoi on peut s'attendre.
Petit bonus à la fin du livre : quelques pages documentaires sur Amnesty International et les violences faites aux femmes. Un ajout qui permet de se rendre compte plus concrètement que tout ça n'est pas que fiction, que beaucoup de femmes subissent cela, et que des choses peuvent être faites pour les aider.
En bref...
Touche pas à ma mère est un roman qui traite d'un sujet de société intéressant et malheureusement toujours très actuel, mais qui aurait mérité d'être plus équilibré dans ses différentes étapes. Alors qu'il s'agit d'un récit court, on ressent paradoxalement quelques longueurs, le personnage principal ayant tendance à s’appesantir sur des détails insignifiants par rapport au drame qui se déroule sous son toit. Une petite déception pour moi, et ma logique d'adulte, qui n'ai pas réussi à me mettre à la place de l'héroïne tant sa manière de réagir diffère de mon caractère. Le sujet intéressera toutefois les ados, je dirais niveau collège, qui pourraient mieux s'identifier au personnage, plus proche de leur âge.
Cécile, dont le père est parti il y a des années pour voyager, voit son quotidien changer quand sa mère rencontre un homme qui la rend enfin heureuse et avec qui elle décide d'emménager. Sébastien a l'air bien sous tout rapport, quoiqu'un peu maniaque sur les bords. Petit à petit, Cécile sent un léger malaise monter en présence de cet homme qui prend de plus en plus de place dans sa vie, qui devient de plus en plus autoritaire, tandis que sa mère se fait de plus en plus discrète et soumise. Quelque chose ne va pas, mais Cécile n'arrive pas à comprendre quoi. Jusqu'au jour où elle est témoin de ce que sa mère lui cache...
Pas mal d'indices sont donnés tout au long du récit pour que l'on découvre petit à petit ce qu'il se passe dans cette maison. Du coup on comprend très vite la situation. Sauf Cécile, qui n'a pas l'air de vouloir comprendre que sa mère se fait cogner par son nouveau mec alors qu'elle voit à plusieurs reprises des bleus sur son corps, ce qu'elle justifie avec des excuses bidons. Donc soit Cécile est très lente d'esprit, soit elle fait l'aveugle. Peu importe en tout cas, ça m'a plutôt laissée perplexe qu'il ait fallu attendre qu'elle voit de ses propres yeux Sébastien frapper sa mère pour se rendre compte... Et c'est un événement qui arrive assez tardivement dans l'histoire, que j'ai trouvée particulièrement lente. Il ne se passe pas grand-chose : Cécile constate des choses sans en tirer de conclusions, elle discute avec son amie de ce presque-beau-père qu'elle apprécie de moins en moins, etc.
En fait tout se passe à la fin, et encore je trouve que le problème est trop vite réglé. Alors qu'on sait qu'il est si difficile pour une femme battue d'en parler, d'aller voir la police pour porter plainte, que la police ne règle pas les choses en un claquement de doigts, etc. Du coup la fin manque pour moi de crédibilité. L'auteur aurait mieux fait de prendre plus de temps pour le dénouement et de moins s'appesantir sur le mécontentement de Cécile face à cet homme qui lui dicte des règles qui ne lui plaisent pas juste parce que ça ne fait pas partie de ses habitudes. La réaction de la mère face au fait que sa fille ait compris, l'importante décision à prendre, le processus, etc. : ce sont là des étapes qui auraient mérité d'être un peu plus développées.
D'ailleurs, étant donné le titre, je m'attendais à une réaction plus véhémente, plus frontale de la part de Cécile : je m'attendais à une sorte d'affrontement (pas physique, mais au moins verbale), alors qu'il n'y a que passivité et fuite. Je ne dis pas que c'est un mauvais choix, mais si l'on considère le titre, ce n'est pas vraiment ce à quoi on peut s'attendre.
Petit bonus à la fin du livre : quelques pages documentaires sur Amnesty International et les violences faites aux femmes. Un ajout qui permet de se rendre compte plus concrètement que tout ça n'est pas que fiction, que beaucoup de femmes subissent cela, et que des choses peuvent être faites pour les aider.
En bref...
Touche pas à ma mère est un roman qui traite d'un sujet de société intéressant et malheureusement toujours très actuel, mais qui aurait mérité d'être plus équilibré dans ses différentes étapes. Alors qu'il s'agit d'un récit court, on ressent paradoxalement quelques longueurs, le personnage principal ayant tendance à s’appesantir sur des détails insignifiants par rapport au drame qui se déroule sous son toit. Une petite déception pour moi, et ma logique d'adulte, qui n'ai pas réussi à me mettre à la place de l'héroïne tant sa manière de réagir diffère de mon caractère. Le sujet intéressera toutefois les ados, je dirais niveau collège, qui pourraient mieux s'identifier au personnage, plus proche de leur âge.
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