De Laurine Roux, j'avais lu son premier roman, Une immense sensation de calme, dont j'avais aimé l'écriture poétique, l'ode à la nature, mais que j'avais cependant trouvé trop lent. Le Sanctuaire, son deuxième roman, me tentait pour cette idée de virus transmis par les oiseaux qui aurait quasiment détruit l'humanité. Je suis toujours curieuse quand un roman de littérature générale prend une base un peu fantastique ou SF. Et comme j'avais apprécié le style de l'autrice dans son précédent roman, je me suis lancée dans cette lecture. Et bien je n'aurais pas dû...
En gros, on suit la narratrice, Gemma, qui vit avec ses parents et sa grande-sœur au milieu des montagnes et des forêts, lieu qu'ils se sont appropriés et qu'ils nomment le Sanctuaire. Les raisons de cet exil nous sont données petit bout par petit bout, et l'on comprend à leur peur des oiseaux, qu'ils tuent dès qu'ils en voient un, que le danger vient d'eux, qu'un simple contact pourrait leur être mortel.
Gemma nous raconte donc son quotidien dans cet espace où la nature est reine, ses capacités de chasseuse, son besoin de rendre son père fier d'elle. En cela elle est le contraire de sa sœur, qui ne rêve que de partir, loin, voir le monde, retrouver l'insouciance d'autrefois. Car, contrairement à Gemma qui ne connaît que la vie d'après la catastrophe, June a vécu dans le monde d'avant, est allée à l'école avec d'autres enfants. Et c'est ce qui lui manque le plus : voir des personnes autres que sa famille. Pour June, le Sanctuaire est passé de refuge à prison.
Car seul le père a le droit de quitter le Sanctuaire, il est le seul à voir ce qu'est devenu le monde, à leur raconter de quelles abominations les hommes livrés à eux-mêmes sont capables. Et pour être sûr que ses filles appliquent bien les règles qu'il a lui-même édictées, il se montre particulièrement intransigeant, voire violent (les gifles viennent facilement, dès qu'on le contrarie). Quant à la mère, c'est une grande nostalgique qui ne cesse de raconter le monde d'avant. Elle est l'opposé de son mari, la douceur même, toujours à cajoler ses filles.