L'instant de la fracture est un roman jeunesse vraiment très court, je dirais même qu'il s'agit plutôt d'une nouvelle, un monologue aux allures de poème en vers libres sur un sujet particulièrement délicat : l'abus sexuel et le besoin d'en parler.
Le narrateur n'a pas de nom, c'est un adolescent comme un autre. Il est là, à table, entouré de sa famille réunie pour Noël. C'est la fête, tout le monde rit, tout le monde est heureux. Tous, sauf lui. Enfermé sur lui-même, incapable de sourire, de partager cette joie que tous autour de lui semblent ressentir.
Car au fond de lui il souffre. À cause de cette personne assise en face de lui, cet homme en qui il avait confiance et qui l'a détruit. Qui a abusé de lui il y a des années, ce dont il n'a jamais parlé. À personne.
Mais aujourd'hui c'est là, au bord des lèvres. Ce besoin de mettre cet acte horrible en mots, de les faire sortir, les expulser. Il sait ce que feront ces mots s'ils sortent : ils détruiront la joie, ils effaceront le sourire de tous ceux qui les entendront. Mais c'est nécessaire, sinon c'est lui qui sera brisé, plus qu'il ne l'est déjà, définitivement. Ainsi que tous ceux qui risquent de subir les actes ignobles de cet homme.
Ces mots, va-t-il réussir à les faire sortir ? Aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout ?
Un texte sur le pouvoir des mots et sur la capacité et le besoin de dire l'indicible. Ces mots qui peuvent révéler la vérité. Vérité qui, une fois dite, empêche ceux qui l'entendent de rester aveugle.
C'est incisif, percutant. On sent vraiment ce besoin de lâcher les mots qui changeront tout, on sent la difficulté et quelle dose de courage cela demande. On ressent le mal-être de ce garçon, autrefois si joyeux, à présent si sombre.
Malheureusement j'ai trouvé cela bien trop court et pas assez fluide. L'écriture en vers libres donne un rythme haché que l'on pourrait associé à l'état du personnage, mais qui m'a empêchée de me plonger à fond dans cette lecture. Ce qui est dommage vu l'importance du sujet abordé que j'ai trouvé au final assez vite expédié, par une fin particulièrement frustrante.
En bref...
Un monologue percutant par son sujet si délicat et son narrateur dont on ressent la détresse, mais écrit avec un style trop saccadé pour se l'approprier pleinement. J'ai connu des livres d'Antoine Dole bien plus efficaces que celui-ci, même si cela reste un bon texte.
Le narrateur n'a pas de nom, c'est un adolescent comme un autre. Il est là, à table, entouré de sa famille réunie pour Noël. C'est la fête, tout le monde rit, tout le monde est heureux. Tous, sauf lui. Enfermé sur lui-même, incapable de sourire, de partager cette joie que tous autour de lui semblent ressentir.
Car au fond de lui il souffre. À cause de cette personne assise en face de lui, cet homme en qui il avait confiance et qui l'a détruit. Qui a abusé de lui il y a des années, ce dont il n'a jamais parlé. À personne.
Mais aujourd'hui c'est là, au bord des lèvres. Ce besoin de mettre cet acte horrible en mots, de les faire sortir, les expulser. Il sait ce que feront ces mots s'ils sortent : ils détruiront la joie, ils effaceront le sourire de tous ceux qui les entendront. Mais c'est nécessaire, sinon c'est lui qui sera brisé, plus qu'il ne l'est déjà, définitivement. Ainsi que tous ceux qui risquent de subir les actes ignobles de cet homme.
Ces mots, va-t-il réussir à les faire sortir ? Aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout ?
Un texte sur le pouvoir des mots et sur la capacité et le besoin de dire l'indicible. Ces mots qui peuvent révéler la vérité. Vérité qui, une fois dite, empêche ceux qui l'entendent de rester aveugle.
C'est incisif, percutant. On sent vraiment ce besoin de lâcher les mots qui changeront tout, on sent la difficulté et quelle dose de courage cela demande. On ressent le mal-être de ce garçon, autrefois si joyeux, à présent si sombre.
Malheureusement j'ai trouvé cela bien trop court et pas assez fluide. L'écriture en vers libres donne un rythme haché que l'on pourrait associé à l'état du personnage, mais qui m'a empêchée de me plonger à fond dans cette lecture. Ce qui est dommage vu l'importance du sujet abordé que j'ai trouvé au final assez vite expédié, par une fin particulièrement frustrante.
En bref...
Un monologue percutant par son sujet si délicat et son narrateur dont on ressent la détresse, mais écrit avec un style trop saccadé pour se l'approprier pleinement. J'ai connu des livres d'Antoine Dole bien plus efficaces que celui-ci, même si cela reste un bon texte.
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