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lundi 25 mai 2020

Prix Imaginales 2020

 Le Prix Imaginales, pour ceux qui ne connaissent pas, est un prix consacré aux genres de l'imaginaire (fantasy, science-fiction, fantastique). Le festival des Imaginales a lieu dans la ville d’Épinal, où sont alors remis les prix.


Malheureusement le festival ayant habituellement lieu en mai, il a dû être annulé cette année en raison de la situation actuelle.
Toutefois les votes ont eu lieu et les lauréats ont été annoncés. Je partage donc avec vous la liste des gagnants pour chaque catégorie.

dimanche 24 mai 2020

Le Silence d'Isra - Etaf Rum







Coup de cœur pour ce roman magnifique et puissant.

Isra, jeune Palestinienne de 17 ans, est mariée à un Palestinien vivant aux États-Unis et se voit contrainte de quitter sa famille et son pays pour l'y suivre. Peut-être, se dit-elle, que là-bas les femmes ont plus de liberté qu'en Palestine ? C'est son rêve secret : la liberté, la reconnaissance de sa valeur. Malheureusement pour elle, la famille de son mari Adam est extrêmement attachée à leur culture : la femme doit s'occuper de la maison, faire des enfants (de préférence des fils, car les filles sont considérées comme des fardeaux alors que - c'est bizarre, hein - le Coran dit que les filles sont tout aussi importantes que les garçons) et les élever, se taire et obéir aux hommes, laisser son mari exprimer sa colère sur elle (oui, car il est normal que la femme souffre, que le mari batte l'épouse, etc.). Que de raisons de se révolter à la lecture de l'histoire de cette pauvre Isra, perdue au sein de cette famille à laquelle elle n'arrive pas à appartenir totalement, s'affaiblissant au fil de ses grossesses, s'effaçant de plus en plus sous les reproches de sa belle-mère…
En parallèle, nous suivons l'histoire de la fille aînée d'Isra : Deya, qui n'a pu beaucoup connaître ses parents, morts durant son enfance. Deya, jeune lycéenne, qui arrive à l'âge fatidique du mariage arrangé. Sa grand-mère fait défiler les prétendants, mais Deya ne veut pas se marier : elle veut aller à l'université, ce qui refusent ses grands-parents. En gros elle devra d'abord se marier et, si son mari le lui permet, alors elle pourra étudier à l'université. Mais bon, à quoi ça servirait, puisque de toute façon elle n'aura pas le droit de travailler et devra rester à la maison à pouponner ses enfants… Super plan de vie, auquel Deya n'adhère pas du tout. Aussi s'échine-t-elle à se rendre la moins aimable possible auprès de ses prétendants pour qu'ils ne fassent pas de demande. Mais Deya est perdue : doit-elle rejeter tout ce que lui a appris sa famille, sa culture, pour réaliser son rêve, ou au contraire doit-elle écouter sa grand-mère et renoncer à tout ce qui la caractérise pour s'effacer dans un mariage qu'elle ne souhaite pas ?