Normalement, cette série s'intitule "Les mésaventures des sœurs Wird" ("Weird Girls" en vo), mais les premiers tomes, qui sont racontés du point de vue de l'une des sœurs, Célia, sont parus chez les éditions MxM Bookmark sous le titre de série "La malédiction de Célia". Le problème étant que, à partir du sixième tome, ce sera au tour d'une autre sœur, Taran, de raconter son histoire. Vont-ils alors publier ces tomes-là comme appartenant à une autre série ? Pourquoi ne pas s'être contentés de reprendre le titre global ? J'avoue avoir parfois un peu de mal avec les décisions des éditeurs, entre ceux qui publient des séries comme des one-shot et ceux qui changent les titres au point de tout compliquer...
Bref ! Liées par un sortilège est le tout premier tome de la série, et je ne perdrai probablement pas mon temps à lire les suivants, car j'ai trouvé celui-ci franchement pas terrible.
Célia, Taran, Shayna et Emme sont les sœurs Wird. À cause d'une malédiction, ces humaines ont développé des capacités surnaturelles dès leur enfance. Ainsi Célia est une sorte de tigre-garou sans la capacité de guérison typique de ces espèces, Taran est capable d'envoyer des boules de magie (feu, électricité, etc.), Shayna peut rendre tout objet hyper tranchant, et Emme est pourvue des dons de télékinésie et de guérisseuse. En-dehors de cela, elles travaillent toutes dans le même hôpital et sont extrêmement soudées. Mais à cause de leurs différences, elles ne peuvent avoir une vie normale parmi les humains et doivent également rester cachées des créatures surnaturelles qui risqueraient de vouloir les tuer.
Le problème est qu'un jour, Taran tue un vampire par légitime défense. Or tuer un vampire est passible de peine de mort, aussi le chef de famille du vampire, Misha, exige-t-il réparation. Si les sœurs s'en sortent en prouvant l'attaque du vampire, leur existence est désormais révélée. Fini l'anonymat, elles deviennent le centre d'attention de nombreux curieux dans l'univers des créatures surnaturelles. Les sœurs font alors la connaissance d'une bande de loups-garous qui vont faire battre le cœur de chacune d'elle. Ainsi Célia se trouve irrémédiablement attirée par Aric, un alpha particulièrement sexy, tout en étant courtisée par Misha. Ce dernier lui demande par ailleurs son aide car de plus en plus de ses vampires sont contaminés par la soif de sang, ce qui les rend incontrôlables et extrêmement dangereux, et Misha doit découvrir qui est responsable de ce désastre avant de devoir anéantir toute sa famille ou de se sacrifier en servant de bouc-émissaire. Bien qu'Aric s'oppose à ce qu'elle se mêle de cette affaire, Célia refuse de laisser de pauvres innocents mourir et accepte de prêter main forte à Misha, ce qui va attirer l'attention de l'ennemi sur elle et ses sœurs.
Quand j'ai lu le résumé, je me suis dit deux choses assez contradictoires : d'une part que ça avait l'air plutôt sympa ; d'autre part que ça risquait de manquer d'originalité. Malheureusement c'est le deuxième cas qui s'est fait le plus sentir durant ma lecture.
Déjà, on a une histoire de triangle amoureux avec un vampire et un loup-garou : le truc archi utilisé dans les romans de bit-lit (Twilight, Anita Blake, etc.). D'autres détails dans l'univers de ce livre, dans son intrigue et ses personnages m'ont donné un arrière-goût de déjà-vu. On a un manque cruel d'originalité dans cette série, et l'on sent que l'autrice s'inspire des classiques de la bit-lit sans parvenir à s'en détacher. Pour le coup, j'ai davantage eu l'impression de lire une fan-fiction qu'une œuvre originale.
Les personnages sont trop caricaturaux. En particulier les quatre sœurs, qui ont toutes un caractère à l'opposé les unes des autres et poussé à l'extrême. J'ai été incapable de m'attacher à qui que ce soit dans cette histoire, les personnages me semblant bien peu crédibles. D'autant plus que certains sont incohérents au sein même de leur personnalité. Je pense surtout à Célia, qui se dit indépendante même si en manque d'amour, et qui se comporte presque en soumise dès qu'Aric est dans les parages. Elle est complètement obnubilée par la crainte de lui déplaire, ce qui lui fait penser, dire et faire des choses qui sont contraires à son caractère. Parce que franchement, Aric est juste un bon gros possessif ultra jaloux qui passe sont temps à lui donner des ordres : il la connaît à peine qu'il lui interdit déjà de faire ce qui lui déplait à lui (par exemple, aider Misha voire simplement lui parler ; il s'énerve aussi quand un des meilleurs amis de Célia la touche, etc.). Et elle, elle ne réagit quasiment pas, parce qu'elle ne veut pas se disputer avec lui. Et après ça elle se prétend indépendante, têtue & co... mouais...
L'intrigue est assez mal équilibrée. Dès le début on découvre les sœurs Wird au tribunal, jugées pour le meurtre du vampire qui a attaqué Taran, et elles sont aussitôt propulsées dans la vie des créatures surnaturelles. Avoir un chapitre introductif aurait été pas mal pour découvrir leur vie avant cet élément perturbateur, avant qu'elle ne change du tout au tout.
Plus loin dans le récit, Misha et les sœurs vont se battre contre le maitre-vampire que Misha accuse d'être à l'origine de la contamination. Ce combat a lieu assez tôt dans l'histoire, et c'est un bon gros combat, pas juste une petite intervention. Ce n'est pas dérangeant en soi, mais le problème c'est qu'après ce passage intense on retourne sur une intrigue (trop) calme, centrée sur la relation Célia/Aric/Misha, avec pas mal de longueurs et ce pendant une bonne partie du roman. Cela crée un contraste assez saisissant qui en vient à rendre le récit un peu ennuyant, jusqu'aux prochains combats qui se situent quasiment tous vers la fin du livre. J'ai d'ailleurs trouvé la fin bien trop brutale : le combat final est terminé et le chapitre qui sert de conclusion fait à peine deux pages (sur liseuse c'est plus difficile à déterminer) où rien n'est vraiment conclu, ce chapitre se contentant de montrer une discussion entre Célia et Aric et d'informer très brièvement que ses sœurs vont bien.
Je boude un peu le manque de suspense : j'avais deviné l'identité du vrai coupable quasiment dès son apparition dans l'histoire. Franchement c'était tellement évident ! Du coup je n'ai eu aucune surprise durant ma lecture.
Quelques éléments m'ont dérangée dans l'écriture même du roman. Le problème avec un roman traduit, c'est que l'on a parfois du mal à déterminer si c'est du fait de l'auteur ou du traducteur.
J'ai trouvé les scènes de combat et de disputes-qui-partent-en-couille un peu brouillonnes. Du coup j'avais parfois du mal à suivre ce qu'il se passait, comme si certaines actions avaient été zappées.
Le roman se veut en partie humoristique, Célia et ses sœurs ayant tendance à tourner les choses en dérision. Pour ma part j'ai trouvé que certaines de ces tentatives d'humour tombaient un peu à plat. J'ai connu des séries d'urban fantasy bien plus amusantes, comme Charley Davidson qui m'a fait beaucoup rire. Il paraît que Les tribulations d'Esther Parmentier de Maëlle Desard est pas mal non plus côté humour.
Certains détails m'ont embêtée et, même si ce n'est que cela, des détails, ça a tout de même une importance dans l'appréciation du récit. L'histoire est racontée par Célia (à la première personne), donc on voit les choses à travers ses yeux, or parfois elle décrit des choses qu'elle ne devrait pas être en mesure de remarquer : par exemple, elle tourne le dos à deux hommes pourtant elle peut dire qu'ils se défient du regard. Il y a également certaines associations de mots ou l'emploi d'expressions qui ne sont pas cohérentes. Ce qui m'a le plus choquée est le "sourire omniscient" que fait l'un des personnages. On ne peut pas associer omniscient à un sourire : on parle d'une personne omnisciente (qui sait tout) ou, pour un récit, d'un point de vue omniscient (qui connaît tout de ce que font, disent ou pensent les personnages), mais pour un sourire c'est juste impossible. À cela s'ajoute également pas mal de coquilles, qui démontrent le manque de travail effectué sur le texte (là pour le coup on est sûr que c'est la faute du traducteur). Donc des petits détails de ce genre qui m'ont fait froncer les sourcils durant ma lecture.
En bref...
Liées par un sortilège est le premier tome d'une série bit-lit qui manque cruellement d'originalité, l'autrice ayant du mal à sortir des sentiers battus au point que l'on a l'impression de se trouver face à une fan-fiction plutôt qu'à une œuvre originale. Bien que certains passages soient plutôt intenses, l'intrigue est assez mal équilibrée, les problèmes de cœur du personnage principal prenant souvent le pas sur le reste. Les personnages, quant à eux, sont trop caricaturaux et contradictoires au sein même de leur caractère pour être totalement crédibles et attachants. Et l'écriture n'aide pas du tout à sauver ces défauts car (est-ce l'autrice ou le traducteur ?) elle semble avoir été peu travaillée et présente pas mal d'incohérences. Voilà donc une série sur laquelle je ne m'attarderai plus.
Je suis tombée sur cette chronique par hasard en faisant des recherches sur le livre. Et je suis tellement contente de voir enfin un avis s'approchant du mien. Tout était prévisible, l'écriture brouillonne voir enfantine m'empêchait d'entrer complètement dans le roman. La romance ultra rapide et pas crédible pour un sou, que ce soit pour Célia ou ses soeurs... Et je n'ai pas non plus aimé le ton léger et le fait que tout soit tourné en dérision. Avec le temps je préfère les lectures qui prennent d'avantage leur temps. Au final, si on met de côté l'aspect sensualité/se*e , ça me fait plus penser à du young adult (et encore là on trouve des perles très bien écrite)
RépondreSupprimerC'est vrai que les réactions exagérées des personnages (et la romance-éclair) font penser à certains romans pour ados, et ce qui peut être toléré pour ce public-là ne passe pas trop pour de l'adulte.
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