En refermant le premier tome d'Esme, j'ai eu envie d'enchaîner aussitôt avec le deuxième et dernier tome. Bien que j'ai moins aimé celui-ci que le précédent, j'ai passé un très bon moment à suivre la suite de l'histoire d'Esme (je ne peux pas en dire autant pour Abain, personnage que je n'apprécie définitivement pas).
Vers la fin du premier tome, Abain a épousé Molly alors que la nuit précédant leur mariage, il était dans les bras d'Esme. C'est le cœur brisé (encore) que la jeune femme a appris que, non seulement Abain s'est bien fichu d'elle, mais qu'en plus Molly est enceinte. Après la lune de miel, Molly a appelé Esme pour lui dire qu'elle pensait qu'Abain la trompait, à cause de divers appels qu'il aurait passés à des femmes. Mais Esme a compris qu'il ne s'agissait pas là d'amantes et qu'Abain baignait encore dans des affaires louches. Elle s'est alors rendue sur son lieu de travail pour avoir enfin des explications, mais une descente de police les a interrompus. Alors qu'Abain se faisait arrêter, il lui a lancé cette dernière phrase : "ça n'a jamais été que toi, même quand tu n'y croyais plus".
À présent Esme a besoin de réponses : qu'a vraiment fait Abain pendant toutes ces années ? que lui cache-t-il de si important pour qu'il préfère refuser ses demandes de visite ?
Le père de Molly, complice du blanchiment d'argent dont est accusé Abain, donne un beau paquet d'argent à Esme à la demande d'Abain, lui intimant au passage de se tenir loin de sa fille et de quitter la ville. Si Esme accepte la première injonction, elle refuse de se plier à la seconde, car elle doit à tout prix revoir Abain pour comprendre. Mais pour que celui-ci accepte sa visite en prison, elle est contrainte de le faire chanter : s'il refuse de la voir, elle avertira ses parents de la situation. Abain finit donc par accepter et, face à Esme, n'a d'autre choix que de dire enfin la vérité sur son abandon...
Dans ce deuxième tome, l'histoire nous est racontée selon deux points de vue : celui d'Esme (que nous avions déjà dans le premier) et celui d'Abain.
C'est ainsi l'occasion pour Abain de raconter son histoire, chacun des souvenirs narrés étant lié soit à Esme, soit aux affaires illégales dans lesquelles il trempe. Cela nous permet donc de mieux comprendre ce personnage, notamment les raisons de ses choix, parfois drastiques (et complètement stupides), concernant Esme. Cela ne m'a toutefois pas fait changer d'avis le concernant : pour moi il reste toujours aussi détestable (et stupide). Mais Esme, bien que partageant parfois mon opinion, ne peut s'empêcher d'aimer cet homme plus que tout. Tout ce que j'ai pu dire dans ma chronique sur le premier tome est toujours d'actualité dans celui-ci : ils partagent une sorte d'amour absolu et malsain qui les pousse à faire les mauvais choix dès que cela les concerne. Par exemple, Esme va monter tout un plan concernant son homme et, pour le mener à bien, va travailler pour Lucen, le boss d'Abain. Donc elle, qui s'était juré de ne plus jamais tremper dans ces affaires de drogue, va s'y replonger jusqu'au cou.
Cette fois-ci l'histoire est pas mal centrée sur le trafic de drogue, que ce soit via les souvenirs d'Abain ou via le nouveau job d'Esme. Bon, les
histoires de trafic, de gangs et autres trucs dans le genre,
je n'aime pas trop à la base, du coup l'intrigue m'a un peu moins
intéressée. Nous avons toutefois pas mal de suspens, bien qu'il s'agisse là d'un suspens assez différent de celui du premier tome, qui était vraiment axé sur la question des sentiments. Certes, cette thématique est toujours abordée ici, mais nous avons un peu plus d'actions et le suspens tourne davantage autour de la question de la survie : comment nos personnages vont-il s'en sortir ? Je ne peux pas trop en dire, ça gâcherait tout.
Ce que je reprochais au premier tome, les défauts de vocabulaire et de grammaire, est toujours présent dans cette suite. Mais comme pour le tome précédent, l'autrice a quand même une plume plutôt fluide et parvient à jouer sur la curiosité du lecteur. J'ai toutefois enchaîné les pages moins vite que lors de la lecture du premier, car j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs et de répétitions d'éléments déjà abordés dans le premier tome, ce qui donnait un côté un peu rébarbatif à ce second tome. Mais en dehors de ça, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, en particulier l'épilogue qui rend la fin plutôt originale.
En bref...
Avec Esme, Farah Anah nous offre un diptyque assez intense et sombre. Dans ce deuxième et dernier tome, la relation entre les deux personnages principaux est bien plus tortueuse, puisqu'elle est cette fois-ci agrémentée d'une sombre histoire de gangs et de trafic de drogue. Les enjeux sont alors plus importants qu'une simple histoire d'amour, car à cela s'ajoute la question de la survie. Malgré quelques défauts d'écriture, longueurs et répétitions, l'autrice parvient toujours à capter notre attention, à attiser notre curiosité, pour nous conduire vers un final assez original.
Esme aura été une bonne découverte pour moi. Ce sera peut-être aussi le cas pour vous.
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