En tant que professionnelle du livre (c'est ainsi que l'on appelle l'ensemble des libraires, éditeurs, bibliothécaires et tout autre personne travaillant dans la chaîne du livre), j'ai la chance de pouvoir assister en avant-première à une journée de présentation d'un bon nombre des romans de la Rentrée littéraire, organisée par la revue Page des libraires.
En quoi ça consiste, exactement ? Des libraires ont pu lire en avant-avant-première les romans qui paraîtront en août et septembre. Lors de la fameuse journée Page (début juin), à laquelle les professionnels du livre peuvent s'inscrire, ces libraires nous présentent leur lecture et nous donnent leur avis. Certains auteurs sont également invités à parler eux-même de leur roman.
C'est une journée très dense, parce qu'il y a pas mal de livres présentés, qu'il faut prendre des notes et que les libraires parlent vraiment vite (trop parfois) de leurs lectures car il faut rester dans les temps. Donc ce n'est pas toujours évident de suivre, et j'avoue parfois décrocher totalement.
Quelques jours plus tard, nous pouvons demander à recevoir cinq livres de cette Rentrée en Service de presse (SP). Nous les recevons rarement tous, parfois nous n'en recevons pas du tout, cela dépend de la demande. Le maximum de romans que j'ai réussi à recevoir en SP sur une Rentrée littéraire c'est trois, et j'en ai toujours reçu au moins un (jusqu'à présent en tout cas - je croise les doigts).
Cette année, la Journée a été assez particulière à cause de la situation actuelle, et nous n'avons pu suivre cette présentation qu'à travers nos écrans. Mais c'est déjà bien qu'ils n'aient pas tout simplement annulé le rendez-vous. J'ai donc pu suivre tout cela depuis mon canapé, heureusement bien confortable.
Plusieurs romans ont retenu mon attention, et je vous mets ici la liste des cinq SP que j'ai demandés :
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La Chambre des dupes, Camille Pascal (Plon)
Après L’Été des quatre rois, couronné par le Grand Prix du roman de l'Académie Française, Camille Pascal nous fait entrer cette fois de plain-pied dans le Versailles de Louis XV pour y surprendre ses amours passionnées avec la duchesse de Châteauroux.
Subjugué par cette femme qui se refuse pour mieux le séduire, le jeune roi lui cède tout jusqu'à offrir à sa maîtresse une place qu'aucune favorite n'avait encore occupée sous son règne. Leur histoire d'amour ne serait qu'une sorte de perpétuel conte de fées si Louis XV, parti à la guerre, ne tombait gravement malade à Metz... La belle Anne-Marie - adorée du roi, jalousée par la Cour, crainte des ministres et haïe par le peuple - devra-t-elle plier le genou face à l’Église et se soumettre à la raison de l’État ?
Dans ce roman de la Cour de Louis XV, Camille Pascal plonge le lecteur
au cœur des intrigues amoureuses, des cabales d'étiquette et des
complots politiques d'un monde qui vacille.
[Reçu.]
Les Graciées, Kiran Millwood Hargrave (Robert Laffont)
1617, Vardø, au nord du cercle polaire, Norvège. Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s'abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son père et son frère, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardø qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont devoir assurer seules leur survie.
Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d’Écosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l'autorité de son mari, elle se lie d'amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardø qu'un endroit où Dieu n'a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.
Inspiré de faits réels, Les Graciées captive par sa prose, viscérale et immersive. Sous la plume de Kiran Millwood Hargrave, ce village de pêcheurs froid et boueux prend vie.
Les Métamorphoses, Camille Brunel (Alma)
Isis est une jeune femme végane qui porte plus d'affection à sa chatte Dinah qu'à ses semblables. Lorsqu'une étrange épidémie qui transforme les humains en animaux se répand dans le monde, elle voit peu à peu son entourage se métamorphoser. Avec Shravanthi, une danseuse indienne de Pondichéry qui l'a rejointe, elle tente de fuir un monde devenu sauvage.
[Reçu. Mon avis ici.]
Qui sème le vent, Marieke Lucas Rijneveld (Buchet Chastel)
À dix ans, la narratrice de Qui sème le vent vit en rase campagne aux Pays-Bas. Les repas de famille, les travaux de la ferme, les heures passées à observer les crapauds, tout devient par la grâce de son regard un fascinant terrain d'apprentissage. Mais quelques jours avant Noël, après avoir lancé un funeste présage à son grand-frère parti patiner sur le lac, son monde va être brusquement bouleversé, tout comme celui de sa famille.
Au fil d'un texte poignant, la voix de la fillette, bouleversante de justesse, dit la violence d'une enfance vécue dans un monde de non-dits.
Véritable best-seller aux Pays-Bas et dans toute l'Europe, le premier roman de Marieke Lucas Rijneveld livre un portrait sauvage et beau d'une enfance brutalement flétrie par le deuil.
[Reçu.]
La Capture, Mary Costello (Seuil)
Luke O'Brien, professeur de lettres et spécialiste de Joyce auquel il rêve depuis des années de consacrer un livre, est en pleine crise existentielle, en proie à l'angoisse de la page blanche et aux tourments provoqués par une vie amoureuse compliquée. Il a quitté Dublin pour vivre dans une vieille demeure, au bord de la rivière Sullane, sur les terres familiales dont il est le dernier héritier, non loin de sa chère tante Ellen.
Un matin, une jeune voisine frappe à sa porte : Ruth. Coup de foudre. Soudain la vie reprend, s'emballe, s'illumine d'espoirs que Luke croyait à jamais disparus de son existence. Mais lorsqu'il présente la nouvelle élue de son cœur à sa tante Ellen, celle-ci réagit mal. Très mal. Et exige qu'il cesse immédiatement de la fréquenter. Pourquoi ? La réponse à cette question va entraîner Luke sur un chemin intérieur vertigineux.
Portrait de l'artiste en jeune homme égaré à la croisée des chemins, bouleversante histoire d'amour et de fantômes, doublée d'une méditation sur notre place au sein de la nature et du cosmos, La capture confirme, après Academy street, le talent de Mary Costello, qui compte désormais parmi les plus importantes figures du paysage littéraire irlandais.
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Voilà voilà ! Quelques autres me faisaient aussi bien envie, mais j'ai dû faire un choix tout en essayant de varier un peu les thématiques. En tout cas ce sont ces cinq-là que je lirai en priorité sur la masse de romans qui sortiront pour la Rentrée Littéraire 2020.
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