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mardi 11 mai 2021

Toutes les âmes aux alentours (Dette de sang T2) - Hailey Turner

 

 
Toutes les âmes aux alentours est le deuxième tome de la série Dette de sang, dont j'avais adoré le premier. Malheureusement celui-ci ne m'a pas autant emballée que le précédent et, au contraire, m'a plutôt déçue.

Dans le tome précédent, Patrick avait dû lier son âme à celle de Jonothon afin de survivre et déjouer les plans de la Secte Dominion. À présent, tous deux forment secrètement une meute (pour rappel, cela lui avait été interdit par les seigneurs-loups de la ville, condition pour qu'il puisse rester à New York), vivent ensemble, et apprennent petit à petit à se connaître. Dans ce tome-ci, le récit alterne entre le point de vue de Patrick et celui de Jonothon, de manière quasiment égale. J'ai bien aimé le fait de pouvoir suivre davantage les pensées du loup-garou, car cela nous permet de le voir autrement, de mieux appréhender son personnage.
Réaffecté à l'AOS de New York, au grand soulagement de Jonothon dont l'éloignement lui pesait, Patrick va de nouveau travailler avec le BCS lorsque des cadavres à moitié dévorés retrouvés dans le métro se révèlent être des garous. Du Shine, une drogue vampirique, retrouvé dans les poches de l'un d'eux va pousser Patrick à enquêter du côté des vampires. Arrive alors Lucien, vampire descendant direct de la déesse Ashanti, qui exige du Magister de payer sa dette en l'aidant à prendre le contrôle de la Cour de la Nuit de Manhattan dirigée par Tremaine. Et ça tombe bien, car ce dernier possède justement une boîte de nuit où le Shine coule à flot, aussi Patrick fait-il d'une pierre deux coups en acceptant. À cela s'ajoute, évidemment, quelques dieux qui ne peuvent s'empêcher de rester tranquillement dans leur coin. Et l'un d'eux, terriblement mortel, va prendre Patrick pour cible, le traquant sans relâche dans les rues de New York.
Le Magister et Jono vont ainsi se retrouver plongés dans une aventure dont Patrick ne ressortira pas indemne.

J'ai aimé suivre l'évolution de la relation entre Patrick et Jono. Patrick, qui a pris l'habitude de prendre seul les décisions le concernant, va devoir apprendre à réfléchir autrement : il fait à présent partie d'une meute, et ses décisions ont un impact sur les autres membres de cette meute. Bon, pour le moment il n'y a que Jono, mais dans ce tome la meute va s'agrandir un peu. Donc Patrick va devoir arrêter de se la jouer solo, et tous deux vont devoir apprendre à se faire confiance.
Un nouveau personnage apparaît, que j'ai bien aimé : Wade, un jeune dragon qui ne connaît pas sa véritable nature et se prend pour un garou, et que Patrick et Jono sauvent des griffes des méchants. Et comme tous les dragons, qui sont une espèce très rare, Wade est cleptomane et un véritable glouton. Ainsi il passe son temps à manger (on le voit souvent un paquet de chips à la main) et à voler tout ce qui lui passe sous la main (badge, portable, couteau...). Et comme c'est un ado, il râle aussi beaucoup.
La meute amie de Jono est toujours présente, et tant mieux car j'aime bien ses membres principaux, qui sont d'une loyauté sans faille, même lorsqu'ils se retrouvent en porte-à-faux vis-à-vis de la meute des seigneurs-loups. Ceux-là mériteraient d'ailleurs une bonne raclée, incapables qu'ils sont de s'occuper correctement des leurs. On va d'ailleurs vite se rendre compte qu'ils jouent un rôle particulier dans l'affaire sur laquelle enquête Patrick.
De nouveaux dieux apparaissent. Enfin, je dis "nouveaux" parce qu'ils n'étaient pas présents dans la série avant, mais cela reste d'anciennes divinités. Bref, on a droit à d'autres panthéons ici, en plus du grec (Hermès, le retour) : aztèque avec notamment Tezcatlipoca et Santa Muerte, les deux terreurs de cette intrigue, tout cela à cause une histoire d'amour particulièrement tordue (comme souvent avec les dieux, me direz-vous) ; et amérindien avec quelques apparitions (grandement utiles) de Coyote. Bref, Patrick n'en a pas fini avec sa foutue dette aux dieux.

Les personnages sont donc tous plutôt intéressants, ils ont tous un rôle bien particulier. En revanche, je n'ai pas accroché au récit, qui promettait pourtant un bon divertissement.
Tout était réuni pour une bonne lecture, avec ces nouveaux dieux psychopathes, cette histoire de drogue, ces meurtres, et tous ces enjeux politiques autant du côté des meutes que des vampires. Et pourtant... il n'y a aucun véritable suspense dans cette intrigue-ci : les coupables des meurtres sont trouvés pratiquement dès le début, et l'enquête de Patrick ne consiste plus qu'en de multiples allers-retours entre les vampires et les loups-garous, si bien que j'ai fini par m'ennuyer. L'équilibre que j'avais ressenti dans le premier tome n'y est pas dans celui-ci : trop de conversations, trop de détails lors des moments calmes et pas assez lors de passages censés être plus intenses.
Cette lecture-ci a donc été bien moins agréable, et ce d'autant plus que le travail de traduction a été bâclé. Quand j'ai commencé ce tome, j'ai noté plusieurs tournures maladroites, ce qui n'apparaissait pas dans le précédent. Du coup j'ai cru qu'ils avaient changé de traducteur. Mais après vérification, non, c'est bien la même traductrice qui s'est occupée de chacun des tomes. Alors quoi ? Elle a eu moins de temps pour travailler sur celui-ci ? Parce que franchement, la traduction est hyper maladroite. On voit que l'anglais a été compris, mais la retranscription en français est mal faite, car certaines tournures anglaises ne fonctionnent pas en français (c'est moche ou très lourd). Et ces maladresses sont présentes dans tout le roman. Alors moi qui aime quand c'est bien (ou au minimum correctement) écrit, ça a été difficile à lire, car je passais mon temps à reformuler les phrases dans ma tête. Et ce n'est pas du tout agréable.


En bref...
Ce deuxième tome de la série d'urban fantasy Dette de sang n'est pas une franche réussite, contrairement au précédent. Bien que la présence des dieux mythologiques dans un monde moderne soit toujours aussi intéressante, et que les personnages soient toujours aussi bien traités, ce n'est pas le cas de l'intrigue qui manque cruellement de suspense et donne une impression de redondance. À cela s'ajoute un travail de traduction bâclé qui rend la lecture peu agréable.
Petite déception pour ce tome, j'espère que les suivants seront mieux travaillés.

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